Par Moustapha Diallo, FICR
« J’ai perdu mon unique fils pendant le conflit. Je me retrouve seule maintenant avec mes petits-enfants. Sans toit adéquat et sans argent, nous menons une vie précaire faite de privations à Kati », se lamente Maiga Zeinabou, une sexagénaire qui vivait à Gao, au nord du Mali, il y a quelques mois.
Cette vieille dame raconte ses déboires depuis la frontière avec l’Algérie où elle s’était d’abord refugiée avant de descendre sur Kati, une ville située à 40 kilométres de Bamako, la capitale malienne.
Des kilomètres à pied sous un soleil de plomb et quatre jours de voyage dans un camion en piteux état, flanquée de ses deux petits-enfants, Zeinabou dont la force physique n’est plus, est arrivée à Kati, sans ressources et complétement épuisée.
« Nous sommes arrivés malades à Kati car où nous étions prés d’une centaine de personnes entassées comme des boites de sardines dans le camion» explique t-elle.
Après l’éclatement de la crise au nord Mali, des milliers de populations se sont déplacées à l’intérieur du pays tandis que d’autres ont fui vers les pays voisins. Au 1er mars, le HCR a dénombré plus de 260,000 déplacés à l’intérieur du pays et plus de 170 000 refugiés maliens au Burkina Faso, Mauritanie et Niger.
Pour ceux qui ont cherché la sécurité dans le sud du Mali, la plupart ont fini par être accueillis par des familles qui sont déjà débordées et incapables de faire face aux besoins essentiels de leurs hôtes inattendus.
Ils ont fui le conflit pour retrouver la misère « Nous manquons de tout et dépendons des autres pour subvenir à nos besoins. Nous sommes fatigués de tendre la main dans notre propre pays » s’exclame Zeinabou, très critique envers certaines organisations humanitaires qui sont venues faire des évaluations et qui n’ont pas encore apporter l’aide promise.
Avec le soutien de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Comité international de la Croix-Rouge et les Sociétés nationales partenaires, la Croix-Rouge malienne est une organisation humanitaire qui apporte son aide.
« Seule la Croix-Rouge malienne est venue nous apporter 300 kg de riz que nous avons épuisés en quelques semaines » souligne Zeinab « Nous sommes plus de cinq familles dans cette concession à avoir fui le conflit au nord Mali »
Comme des milliers d’autres personnes, Zeinabou envisage un retour dans sa région d’origine, mais prèfère attendre que les conditions de sécurité se soient suffisamment améliorées pour le faire.
En attendant d’amorcer le voyage du retour, Zeinabou essaie de survivre dans sa petite hutte qu’elle a elle-même fabriquer pour se protéger du brûlant soleil. Une habitation de fortune qui risque d’être détruite par la moindre pluie quand l’hivernage va démarrer dans un peu plus de deux mois.
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